Entre le Kremlin et la classe moyenne russe, un divorce profond et durable
En empêchant la participation des candidats de l’opposition aux élections locales, dimanche, le Kremlin a probablement amplifié le mécontentement des électeurs.
Par Benoît Vitkine
Tatiana Stanovaya, du groupe de réflexion R.Politik, M. Poutine a été informé, en juillet, sur la contestation estivale directement par Alexandre Bortnikov, le patron du FSB, et Nikolaï Patrouchev, celui du Conseil de sécurité, qui lui ont présenté les manifestations comme une tentative pilotée depuis l’Ouest de déclencher une « révolution de couleur », un Maïdan en plein cœur de la capitale. Qu’ils y croient ou non importe peu – la rhétorique complotiste a contaminé depuis longtemps les hautes sphères de l’Etat –, le résultat est que le Kremlin a choisi la répression plutôt que le dialogue. Après les matraques de juillet-août ont suivi les condamnations pénales de septembre.